Ecrit par Caryl Ferey (Zulu, Mapuche, Condor) en collaboration avec Gérald Dumont, ce spectacle, aux multiples esthétiques et références, déstructuré, mais non sans humour, relate en 2 parties, la journée du 7 janvier 2015 et ce qui pourrait en advenir.
Proche du roman d’anticipation, c’est une réflexion sur l’après 2015 et ses attentats mais aussi une façon de s’interroger sur la place du théâtre lorsqu’il aborde l’actualité.
Texte: Caryl Ferey et Gérald Dumont.
Mise en scène: Gérald Dumont.
Interprètes: Nathalie Grenat, Damien Olivier, Pierre Pietras et Serge Wolf.
Création lumière, scénographie et développement informatique: Xavier Boyaud.
Production: Théâtre K,
Coproduction: Kulturfabrik à Esch-sur-Alezette (Luxembourg), et la Ferme d’en Haut (Villeneuve d’Ascq). Avec le soutien du Conseil Régional des Hauts de France et du Conseil Départemental du Nord.Le Théâtre K est membre des Makinistes Associés (Hellemmes).
Représentations:
La Ferme d’en Haut, 268 Rue Jules Guesde, 59650 Villeneuve-d’Ascq.
Kulturfabrik, De Luxembourg 116, 4221 Esch-sur-Alzette – Luxembourg.
Théâtre de la découverte à la Verrière, 28 rue Alphonse Mercier, 59800 Lille.
« L’ensemble de la pièce, fragmentée par des passages au noir, apparaît comme une uchronie pas si fantasmée de ça, portant en elle un conseil, urgent: Il faut se battre et se faire entendre dès aujourd’hui pour éviter que le pire n’arrive demain. Sinon, les clowns seront morts pour rien. »
Extrait de l’article de Grégory Cimatti, Le Quotidien, Luxembourg, Mars 2017.
TOUT commence le 7 Janvier 2015 à Paris.
Des anonymes vivent cette journée tragique, comme ils peuvent. Ils savent seulement que l’attentat de Charlie Hebdo va bouleverser leur journée, et même plus.
Bien des années plus tard, on retrouve l’un d’eux, Anton Koltz.
Le monde a changé, les repères également. En fuite, il rencontre une réfugiée, Leila, elle aussi victime de ce monde en plein bouleverse- ment.
Nous entrons alors dans un futur chaotique où les protagonistes tentent de sauvegarder ce qui peut l’être encore. L’humour.
Dans ce polar d’anticipation, Caryl Ferey (Zulu, Mapuche, Condor) et Gérald Dumont proposent une fable où les rebondissements sont également une réflexion sur les enjeux portés par la société actuelle.
C’est un huis-clos extérieur.
Ce lieu unique, une décharge abandonnée, est l’image allégorique que Caryl Ferey a voulu donner au monde qu’il pressent. Mais c’est aussi celui où les deux héros sont, malgré eux, enfermés.
Il y a ni murs, ni barreaux. Le monde extérieur lui, est représenté par les lignes de lumière et délimitent ainsi l’air de jeu.
Pour répondre au mieux à ce postulat littéraire, il a donc été décidé de travailler dans un espace de représentation en quadri-frontal. Les spectateurs deviennent alors, non plus simples regardants, mais aussi ceux qui empêchent toute fuite. Ils sont les témoins inactifs, et presque les « responsables » de la situation des protagonistes.
Une scénographie lumière et une spacialisation du son
Il faut également rappeler que Caryl Ferey, en plus d’être auteur de polar, est aussi scénariste. Sa plus remarquable collaboration fut l’adaptation de son roman au cinéma de « Zulu », avec Orlando Blum et Forest Witteker. Cette proximité avec le cinéma nécessitait un traitement scénographique permettant de travailler sur différents plans.
Cette proximité avec les acteurs, outre une immersion dans l’action, permet a chaque spectateur de faire sa propre mise au point, de choisir lui même son angle de vue.
Pour accentuer cette proximité et ce huis-clos, Xavier Boyaud a imaginé une « scénographie-lumière » qui participe également à cet enfermement. Quatre barres équipées de leds, suspendues au dessus des spectateurs, vont littéralement enfermer les comédiens.
Le choix de ce système répond aussi à un choix de l’équipe du Théâtre K. Offrir un maximum de jeux de lumière tout en privilégiant un système tout-terrain et un montage facile.
Le travail du son repose sur une création du guitariste Marc Sens. Musicien travaillant avec Bertand Cantat, Zone Libre, il est également compositeur pour des spectacles chorégraphiques (La Zampa) . Le son lourd, distordu, sans ligne mélodique précise, est l’élément important du spectacle, provoquant tensions et ruptures scéniques. Une spatialisation du son est possible grâce à un dispositif développé par Xavier Boyaud.